Ce sont les mots,
Nos corps d’impressions multipliés,
L’Œil de la lettre, le corps du texte
- Monstres de ferveurs qui peuvent concevoir
Une caresse du mûrissement d'un fruit !
Cerveaux suspendus, organes flottants,
Remuements d’échos dans des jardins de pâmoisons secrètes,
Noeud résistant de sables, muscle bandé de nos espoirs
- Ces pages sont et ne sont pas :
Ironie de la fécondité.
prendre chose
prendre part prendre chose
prendre l'aiguille agilement
quand elle échancre d'avenue les présents à notre vue
et croît d'ombrelles
comme les filles nées de ce rougissement de la pêche précipitée
dans l'air
déporté au ciel
choyé des liserons vermeils s'orne
la hanche de ce matin
un piano de très loin doucement
mais il s'est agi d'un sourire
soif chavirée la boisson gronde
comme on a suivi l'oblique saison mûrissant les abysses
c'est le fond sourd qui accueille
mon ombre détachée
la face aperçue n'a pas de socle paresseux
chantier de chair démêlée qui serpente
à ses bras de sentiers rongeurs de vide
Là-haut cette pesée du charme qui est advenu
conduit la bride au galop ses détonations
trépidantes où la fleur épidémique
dévaste le ciel à profusion
impudique recueillement à notre bienvenue,
le saut du fruit mûr est salué dans nos bras
dans nos mains frissonne
un étirement survenu démange l'horizon
c'est à son emprunt que nous
dérobons notre dû
d'une source est fait le trésor
toujours plus embrassé à l'orée qui vient toujours
mon amour
cierges délicieux incendiés aux cieux
levant notre couronnement
nos bouches acharnées aux confins
à voir comment pourra se franchir
cette vague née dans la courbure de tes reins
comme la douceur accouchée
les hauts sentiers d'ocres en feu
auront serré notre reliquat
les courbes étaient déjà délacées
la victoire des cierges astreux
pas d'escale
où passe l'as de coeur fatal
entre les doigts entre les colliers dévalant aux creux
de souples chérissements d'arceaux se rassemblent nôtre
la poignée des mains ployant l'âtre du berceau
Ô veines tressées entre elles qui sollicitent le cœur !
l'ombre allumée du sourire
le bienfaiteur, l'inséminant
et la quête se donne joyeuse aux feuillages blancs
s'initiant par foules aux invectives des saisons.
des entrailles fumantes la maternité accourue d'où
le soleil fuse
enterre devant nos flancs reclus
la bouche éruptive
sonnante
nous-mêmes ces carillons frappés de son rayon
jusqu'à la course diffuse
si ce n'est cette lune encore blanche
tombée dans notre oeil brûlé
et se recueille dans notre bouche crachée
aux crins d'écorchures qui saignent sur tous les murs
nous ne démêlons plus entre nous les ratures qui nous
rouent de coups
de nous comme à l'assaut
les hommes seront portes-battantes
qui courent à leur front béant
cette avenue d'embrasser les sillons
et de pousser les dents du nouveau rire géant
d'embrions féroces,
nous ne pardonnerons plus
le geste a décidé
le poing d'ouvrage a dressé son empreinte moelleuse
à la lucarne l'explosive du ciel
l'air chauffe sous ses coups d'âpreté
ouvrant l'expulsion du sang qu'on ne voyait pas
et tout sera saoulé dans son puisement
là où déjà son premier verbe a respiré
accroché aux rochers
là où il joint nos bouches innombrables
comme des tresses de graminées qui valsent.
souche terreuse éventrée
c'est l'huis du baiser fruste
qu'il faut être enfant pour asseoir à ses genoux
mais nous creuserons à nouveau
le sourire terrifiant de notre accouchement libre
dans nos courses de ravins qui caressent
nuement l'horizon luisant.
ces cris d'ailes de mes fleurs giclant
vos pétales ameutent leurs neiges
et s'en viennent border
une terrasse de paresse au lointain
dont la ligne nous est tendue
à nos bras des massifs
l'étreinte d'oiseau qui rassemble ses plumes
et tous ses chuintements vrillés
pincent et plissent l'air du jardin
qui propage de nous les bruits de nos baisers
au coeur l'entrée sa préférence
nous avons trouvé la vue
témoins
de l'irrécusable
sur nos visages l'apparition
offrira le démenti à tous les regards
le sang de la vierge dont nous partageons la coupe
et filées par bandes effrayées les cruautés
et les désaffections
les grimaces autour des bonds de la cathédrale
te recueillir
à mes bras gouvernail de l'âme accédée
et ton sourire de répondre le sillon
te recueillir
le courant qui affranchit toutes les vagues
le vent qui naît de ta douceur
et touche la mer ciselée entre les arbres
le couchant de pierres claires à l'obliquité
de ta joue sur la rondeur du flanc de montagne
le proche midi à nos pieds blotti
sa parenté de notre rencontre qui a guidé son pas,
de ton éveil tous les sommeils adoptifs,
confie son rayon à notre heure
où il tient tout d'ombre droite
à nos bras le pôle qui journoie à son aise
sur cette terre en friche et désolée
trop vaste songe de fertilité
et son attente leurrée par le ciel qui ne la contient pas
il nous faut, même frêles, nous tenir debout
dans l'inesquivée nudité, même d'un sourire,
il nous faut pouvoir adopter dans notre silhouette
la bonté de l'arbre qui abrite et élève
dans son penchant la clémence et le défi d'immatérialité
inertie vénérable de l'âtre
le relèvement du pas
s'est adhéré au front de mon geste touchant
qui entoure là-bas la futaie pour danser.
approche de la bouche
la profondeur bée
ce sein d'osier tendre où la main demeure
à préférer n'en finir les hanches
où tous les chemins sont reliés qui accourent
parce qu'à l'heure du pas d'escalade
sa plage lactée dévale au lit envié
de la source
au tour et retour le baiser
attiré seul à cette lisière de la vague de la nuit
mon inflexion au bord de mes lèvres a délié
la séparation
et soulevé mon autre chevelure dans les sentiers là-bas
délivré des paroles hors des jetées oppressantes
accueillant leurs visages qui souriaient
sous mon ombre aveugle
je suis loin déjà où j'appuie mon pas
Refuge, d'être mon arme,
va crier tempête, j'ai levé le phare
et dressé le lit de tes hautes marées !
à ta coupe les bouches cannibales
seront recrachées à leurs propres faces pour les dévorer
seront tranchées les mains qui défigurent
les hommes aux mains enchaînées
Foyer scellé de ton écho, je polirai
le cuivre de ton pavillon
pour te faire entendre
pluies sales araignées
du ciel qui couve nos monstres mêlés
sous les manteaux
je tiens ferme la corde fraîche autour du cou
et tu ne cueilleras pas mon crâne mûr
parmi leurs entrailles que tu arroses
déjà le grain est baptisé
où j'ai passé ma fuite
l'éclaircie sans heure
de ce qui venait à nous
nous avons fait notre départ
- le lieu introuvable de ce passage maintenant
un gué de notre ombre solide inaperçue du ciel.