La Lune montait progressivement derrière les peupliers aux branches nues et noires. Elle serait bientôt libérée de cette grille immense d’arbres longeant le cours de la Seine pour planer bien haut dans le ciel. Entre les deux rives, coupant les reflets blancs de l’eau dans son perpétuel mouvement, une ombre suivait une trajectoire oblique et courbe, s’éloignant du côté où dormaient quelques masures sinistres sans doute inhabitées, pour toucher bientôt le côté opposé où s’étendaient les terrains vagues.
Un homme nageait dans cette eau glaciale, sans affolement aucun, tout habillé.
Arrivé près de la rive, il tendit le bras et agrippa un arbuste aux tiges souples et bien solides, pour se hisser jusque sur l’ancien chemin de halage. Il s’endormit aussitôt.