L'avantage de la nouvelle, texte bref, c'est qu'on a le temps de travailler l'écriture comme de l'orfèvrerie. On peut rester des heures, des jours sur une phrase, le choix d'un mot, cela ne génère pas d'angoisse. Un roman ne se compose pas à la même échelle, c'est un travail aussi approfondi, mais pas à la même vitesse. Il faudrait une science quantique du temps de l'écriture.
La critique littéraire manque aujourd'hui d'un Einstein comme Barthes. Pas de la mesquine et ennuyeuse critique universitaire, mais un auteur de style, qui fait de la critique une écriture. Qui peut encore, de nos jours, aussi, lire Blanchot ?
"Petit théâtre de l'insomnie", nouvelle, 3 avril.
Des formules condensées, mais assez complètes, et des moments d’expansion, de flottements, de ralentissement : comme deux vitesses différentes des ondes du cerveau, entre les éléments concrets stables et des éléments changeants, énigmatiques et inquiétants.
Un essai parmi d’autres d’entrer avec l’écriture dans des dimensions et chonotypes à la fois hétérogènes et concomitants de la conscience ; car il me semble qu’aucun « niveau » de conscience ne se suspend pour un autre : ils sont simultanés. On dort en même temps que l’on est éveillé, on est éveillé tout en dormant. C’est une conception imaginaire, poétique et fantasmagorique du cerveau, et non pas scientifique, bien entendu. De qui jouer une dramaturgie de la pensée.
Ayant commencé à écrire (pour écrire) à 13 ans, j'aurai donc mis 40 ans à comprendre que je ne peux pas écrire sans avoir à lutter avec rage et peur contre le démon qui toujours mine ma confiance et use de toutes les ruses ignobles pour m'humilier. Et ce démon, c'est le ventre de ma mère qui me l'a introduit dans la tête.
L'homme qui aimait trop les femmes.
Ce qui les attirait, les faisait tant jouir, et aussi tant rire ou pleurer. Mais "pleurer", c'est encore vivre.
Ce qui le détruisait. Lui qui ne savait plus ce que "vivre" pouvait encore vouloir dire.
Pourtant : s'il avait fallu revenir en arrière, il aurait recommencé la même chose... almer comme un funambule.
Rien de plus à espérer que le goût des femmes ! Pas besoin d'autre chose.
J'aime trop les femmes pour pouvoir vivre heureux avec elles.
J'ai telmement eu d'emmerdements, et surtout à cause de ma naïveté, que j'ai peur lorsque je me sens bien. Ça me fait penser à "Tirez sur le pianiste" : "J'ai peur ? oui... j'ai peur... Merde, J'ai peur !"
On peut toujours faire le malin, mais quand on a consulté un proctologue, on commence à faire de la philosophie...
La Mort est un pirate qui t'envoie la "tache noire" sur des clichés de radiographie médicale.
Les hommes n'ont rien de plus que les femmes. je suis totalement d'accord.
Pourquoi ? Parce que le femmes n'ont rien de plus que les hommes.
Écouté encore et encore "La Terre tremblante", merveilleuse chanson cajun de Beltrami : je cherche toujours ma Consolatrice... Où est-elle ?
"Où es-tu ? J'écoute, là-bas, dans notre forêt... Réponds-moi ! Nous n'avons pas trouvé notre chemin l'un vers l'autre. C'est si simple et si bête. Dieu, que la vie est une amère déception !"
Hiver 2010. 250m2 de maison que je parcours tout le jour et une partie des nuits, avec dans la main droite les pillules pour en finir et dans la main gauche le verres de Vodka pour que ça aille plus vite. Et tout ça pour quoi ? Pour avoir aimé au risque de sa vie sur un mauvais cherval !
Qui n'a pas connu cela ne doit pas m'adresser la parole ni même un regard.
Ne nous parlez d'amour si vous ne pouvez pas être "présent" ! L'amour sans présence... c'est ça qui est vraiment minable et égoïste. Parce que l'amour tous les jours, toutes les nuits, tous les matins devant son café ou son thé, c'est ça la vraie force. À condition de relever toujours le défi de la renaissance en dépit du temps.
Eh merde ! J'habite à Conchie-les-Ploucs en Picardie ! Et ça fait chier ! C'est comme ça qu'ils remplissent tous leurs champs de merdasse qui puent ! Les champs de betteraves (couleurs, odeurs et matières) sont des champs de merde. Et pire que tout encore : les indigènes trouvent ici que ça vaut mieux que Collioure, la Loire, ou Paris.
Les femmes se sont affanchi de l'idéalisme dont les hommes se servaient pour les obliger. C'est bien. Mais depuis lors... les hommes amoureux attendent cette femme-là. Et il n'y a personne. Plus que de petites pétasses médiocres et capricieuses, luxurueuses et vénales. Alors, bon... on a le droit de dire : "C'était donc toutes des salopes, mêmes nos mères."
C'est une banalité, mais cela vaut la pene de le rappeler : nos chats, nos chiens, nous aiment vraiement. Ils ne savent pas menti sur les sentiments. Et leurs petites feintes sont si visibles que c'est attendrissant. Car ils ne peuvent pas nous surprendre, nous qui ne pouvons nous empêcher de mentir. Mon chat est le seul être qui m'aime vraiment.
Vous direz, c'est un amour idiot. Car nos enfants aussi nous aiment, et s'ils sont parfois blessants, c'est pas égarement. Soit : nous avons besoin de cet amour "idiot". certes, sa condition, donc son intéressement, est celle de la survie (manger, être protégé, soigné, caressé). Mais cette condition les rend totalement vulnérables : ils s'en remettent à nous. Comme le nourrisson.
Je considère que l'amour humain, je veux dire l'amour amoureux, l'eros (et ni l'agapé, ni la philia, ni la storgé n'auront cette force), est un amour animal et sublime à la fois : on aime pour s'appartenir, pour s'abandonner, on s'aime avec jalousie, parce que c'est viscéral. Un amour sans possession, sans jalousie n'est qu'un arrangement vulgaire.
J'ai incendié et réduit en cendres au moins 25 ans de ma vie pour des femmes qui ne savaient pas aimer. Et c'est moi qui ait dû en payer la "faute".
Oui, il arrive qu'avec la vieillesse on pleure plutôt souvent. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, et surtout pas une "dépression" à médicamenter, bande de cons. C'est parce qu'on a vécu des choses assez belles et fortes pour qu'on pleure de ne plus jamais pouvoir les revivre. On ne pleure jamais les choses simples et pragmatiques, ordinaires, vulgaires, d'une vie sans relief, sans la folie d'arracher le Bonheur à la bassesse de l'existence terrestre.
Il n'existe pas de Paradis, si ce n'est celui que l'on conquiert sur terre et que l'on perd dans un chagrin sans consolation.
La "nouvelle", c'est pouvoir tout se permettre dans l'espace d'une cellule. C'est un imaginaire d'ameublement à multiples tiroirs. Une nouvelle de qualité doit ouvrir, au moins de manière très étroite, sur une perspective sans fond. Mais sans pour autant avoir du tout failli à la contrainte de la clôture et de la rapidité. Du reste, une nouvelle peut fort bien être "brève" sur 50 pages comme sur deux.